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samedi 1 novembre 2014

[Actualité] Les automnales de Christian Prigent

Dans ces automnales, deux RV avec Christian Prigent (à Berlin et à Nantes) ; la mise en ligne de la collection TXT ; la prochaine parution d'un nouveau volume (La Langue et ses monstres, P.O.L, nouv. version).




Christian Prigent à Berlin. Le samedi 27 Novembre 2014, 20h. A propos de la traduction en allemand de L'Âme (POL, 2000), lecture et discussion. A «lettretage», Mehringdamm 61, D-10965-BERLIN. Contact : Katharina Deloglu, 0151-59 17 26 50. Voir http://comment.lettretage.de/category/christian-prigent

Christian Prigent à Nantes. Le mardi 16 Décembre, 20 h 30.  Grand-mère Quéquette, Demain je meurs, Les Enfances Chino. Lecture-rencontre organisée par le CAP (Culture, Art, Psychanalyse). Salle Vasse, 18 rue Colbert, 44000-Nantes. Contact : CAP Nantes, 06 10 28 64 88. 


* La mise en ligne de la collection intégrale des TXT est entreprise par José Lesueur sur son blog Cantos Propaganda : vous pouvez déjà découvrir les cinq premiers numéros dans leur intégralité.

* À paraître le 14 novembre : Christian Prigent, La Langue et ses monstres (nouvelle édition, P.O.L : 11 textes relus + 9 textes en plus).
La Langue et ses monstres est un recueil de vingt essais portant sur des écrivains de la « modernité ».
Les onze premiers figuraient dans l’édition princeps de l’ouvrage (chez Cadex, en 1989). Ils concernent d’abord quelques figures emblématiques du XXe siècle : Gertrude Stein, Burroughs, Cummings, Khlebnikov, Maïa­kovski ; puis des vivants remarquables apparus dans le dernier quart dudit siècle : Lucette Finas, Hubert Lucot, Claude Minière, Valère Novarina, Marcelin Pleynet, Jean-Pierre Verheggen.
Ces textes avaient été rédigés entre 1975 et 1988 dans le contexte des débats d’époque (la fin des avant-gardes historiques et l’effort de quelques-uns pour maintenir, envers et contre toute liquidation réac­tionnaire, l’exigence d’expérimentation littéraire). Tous ont été repris et corrigés dans l’intention d’en éliminer le plus crispé par les polémiques du temps et le plus marqué par un vocabulaire théorique daté. Le même objectif a conduit à éliminer pour cette réédition le préambule et le bilan de l’édition originale.
Les neuf essais suivants ont été composés entre 2005 et 2014 pour des revues, des préfaces, des actes de colloques. Tous ont été refondus pour la présente édition. Ils réfléchissent sur Jouve, Artaud, Ponge, Pasolini, Jude Stefan, Bernard Noël, Éric Clémens, Christophe Tarkos. De Jouve à Tarkos (1990) ils encadrent donc historiquement les onze textes qui précèdent. Du point de vue de la théorie littéraire et de l’analyse stylistique, ils tentent de réfléchir sur ce qui constitue, en dehors de toute préoccupation « avant-gardiste », un effort « moderne » d’invention écrite. Et ce jusqu’à l’apparition récente des textes de Christophe Tarkos, qui nous ont invités à repenser, une fois de plus, les causes et les effets de cet effort.
Ce livre n’est donc pas qu’une réédition mais, largement, un ouvrage nouveau. On y trouve des propositions sur les fameuses « grandes irrégularités de langage » (Georges Bataille) inventées par les poètes les plus déroutants du XXe siècle : les poétiques « anamorphosées » de Cummings ou de Bernard Noël, l’érotisme à la fois savant et énergumène de Pierre Jean Jouve ou de Jude Stefan, la « violangue » telle que la pratique un Jean-Pierre Verheggen, le « babil des classes dangereuses » réinventé par Valère ovarina, le « jeu de la voix hors des mots » dans les poèmes zaoum de Khlebnikov, les « glossolalies » façon Antonin Artaud, le « cut up » de William Burroughs, etc.
Mais, au delà, bien d’autres questions sont évo­quées : le rapport littérature/science/philosophie (chez Sade ou chez Clémens), le lien entre les choix stylistiques et les postures politiques (chez Maïa­kovski, Ponge ou Pasolini), l’articulation entre les monstrueuses reconfigurations verbales que pra­tiquent tous ces auteurs (ainsi Vélimir Khlebnikov ou Antonin Artaud), les crises subjectives dont elles sont l’effort de résolution et l’impact qu’elles rêvent envers et contre tout d’avoir sur le corps social qui en reçoit les coups.
Le pari est que ces questions ne sont pas, quoi qu’on en dise ici et là, de vieilles lunes. Mais des interrogations fondamentales. Fondamentales en tout cas pour les lecteurs qui ne se contentent pas de fables distrayantes, de sociologie romancée ou de suppléments « poétiques » à la rudesse des vies. Fondamentales pour ceux qui voient dans la litté­rature une expérience radicale de ce qui nous parle et nous assujettit. Une expérience qui n’a d’intérêt que si ses voix excentriques traversent les repré­sentations couramment admises pour composer de nouveaux accords avec le désir des hommes, leur angoisse, leur sensation d’un monde vivant.
Ceux dont parle La Langue et ses monstres ont relevé ce défi. L’auteur des essais qu’on trouve dans ce livre a d’abord tenté de se rendre plus clairs les effets que quelques oeuvres « monstrueuses » exerçaient sur lui. Cet effort a fait lever des questions : de quoi parlent ces oeuvres qui nous mènent « au bord de limites où toute compréhension se décompose » (Bataille) ? quel « réel » représentent-elles dans leurs étranges portées ? de quelle nature est la jouissance sidérée qu’elles provoquent en nous ? de quels outils dispo­sons-nous, et quels autres devons-nous forger pour en déchiffrer les intentions ? en quoi ce déchiffrement peut-il nous aider à mieux évaluer ce dont on parle en fait quand on parle de littérature (l’ancienne comme la moderne et aussi bien la plus contemporaine).

jeudi 30 janvier 2014

Réouverture pour inventaire (Traversée Prigent #1), par Fabrice Thumerel


 Christian Prigent et Paul Otchakovsky-Laurens en 2013


Pour commencement de la "Traversée Prigent", pas de meilleure prig' de vue que l'(auto)biograffrie en quatre temps d'un horrible trouvailleur (clins d’œil à deux ouvrages illustrés de l’écrivain - 1979 et 2004 - ainsi qu’à un article de Pierre Le Pillouër paru dans La Quinzaine littéraire - n° 444, 1985). Tandis qu'en ce 30 janvier 2014 vient d'être mis en ligne sur le site POL 23 entretiens sous le titre de SILO, paru en 2009, son dernier livre d’entretiens constitue d’ores et déjà une somme incontournable pour plusieurs raisons : alors même que la quasi-totalité des interviews passées ont trait à des sujets ou des tours d’horizon bien circonscrits – sur Libr-critique, à son engagement avant-gardiste, à son itinéraire revuiste ou au Salon du livre de Tanger –, plus encore que dans Ne me faites pas dire ce que je n’écris pas. Entretiens avec Hervé Castanet (Cadex, 2004) – en quatre temps également –, ce volume offre une vision synoptique d’une trajectoire singulière (rapports aux imagos parentales, à la bibliothèque, aux Anciens comme aux Modernes, à la philosophie et à la peinture, avant-gardes et politique, conception de l’écriture, motifs de prédilection…) ; sans parler de la qualité des réponses, la seule quantité des développements et des documents est sans précédent ; cette rencontre a lieu avec celle-là même qui l’avait interrogé sur la peinture dans le premier chapitre du Sens du toucher et à qui nous devons « Prigent, le directeur de TXT et le modernisme anglo-saxon » et « Prigent, l’écriture du commencement. »


Christian Prigent, quatre temps. Rencontre avec Bénédicte Gorrillot, Argol, coll. "Les Singuliers", 2009, 268 pages, 26 €, ISBN : 978-2-915978-45-2.


Réouverture pour inventaire


Maison Prigent, enseigne TXT


Si l’œuvre de Christian Prigent (né en 1945) n’a encore fait l’objet ni de très nombreuses traductions, ni d’une (ré)édition en collection Poésie/Gallimard, et a dû attendre juillet 2014 pour enfin bénéficier d'un colloque international de Cerisy, en revanche s’avère tout à fait impressionnante la quantité d’entretiens et d’études critiques publiés, que ce soit dans des numéros ou des dossiers de revues spécialisées, dans des revues et ouvrages universitaires, ou encore sur des sites littéraires (et on aura remarqué que Libr-critique.com n’est pas en reste). On n'oubliera pas d'autres indices de consécration : les prix reçus en 2008 (Prix Louis Guilloux pour Demain je meurs) et 2009 ("Coup de cœur" de l’Académie Charles Cros pour Le Naufrage du litanic), les recensements anthologiques, les rubriques de dictionnaire, la création en 2009 sur Facebook du groupe "Autour de Christian Prigent" (administrateur : Gilbert Quelennec ; modérateur : Fabrice Thumerel), ou encore le nombre de référencements par le moteur de recherche Google (30 000 environ concernant l’écrivain)… C’est pourquoi l’un des sites littéraires français les plus importants (Sitaudis) salue "une œuvre considérable par son ampleur et son retentissement (surtout parmi ses pairs pour le moment). "
Maintenant qu’il a atteint l’âge canonique qui lui vaut d’être reconnu comme le héraut d’une avant-garde labellisée TXT et, plus largement, comme un quasi-classique de la modernité poétique, voici venue l’heure pour Christian Prigent d’habiter son lieu poétique. Non pas qu’il n’ait plus rien à dire, qu’il batte en retraite ou qu’il vive de ses lauriers : tout, dans les faits, prouve le contraire, ses récentes œuvres poétiques et critiques comme leur réception, ses diverses prises de position comme les réactions suscitées. Une fois la bataille gagnée par son avant-garde, il s’agit plutôt d’occuper une position. C’est ce qui ressort de la déclaration émise lors de l’entretien recueilli dans nos « Manières de critiquer » sur les avant-gardes : " Il n’y a plus rien de réactif au champ, plus guère, même, de métapoétique polémique dans mes textes de fiction. Et peu m’importe aujourd’hui qu’il s’agisse d’avant-garde (ou pas), de modernité (ou non) ". C’est dire le privilège lié à la topographie littéraire, les effets libérateurs engendrés par l’occupation d’un haut lieu poétique.

Cela dit, dans ce volume même, à deux reprises il n’épargne guère l’état actuel du champ poétique (cf. p. 95) et, plus généralement, du champ culturel (cf. p. 12). Au reste, la critique combinée de la littérature en train de se faire et la valorisation des avant-gardes historiques sont caractéristiques d’une posture d’avant-garde. Mais, apanage de tout avant-gardiste consacré, Christian Prigent est maintenant en mesure de prendre ses distances vis-à-vis de l’avant-garde TXT qu’il incarne : outre que l’indistinction générique n’est plus un enjeu pour lui (179), il tourne en dérision les jargons de ces années-là, tout comme les calembours et autres gags avant-gardistes (127-129), et n’hésite pas à pointer du doigt "les raideurs théoricistes" (127), le "volontarisme péniblement démonstratif" (129)… Il va jusqu’à l’autocritique personnelle, rappelant les tatonnements et le "volontarisme maniériste" de ses débuts (112), confiant que la carnavalisation est "l’hypocrite solution [...] trouvée [...] pour jouer encore quelque chose de la délicieuse partie poético-régressive, sans pour autant renoncer, au moins en apparence, à la lucidité critique" (192).


Faire tenir l’incontenable


Il s’agit surtout d’opérer une réouverture pour inventaire : réinvestir le lieu pour le réinventer, le réexplorer pour en estomper les lignes de faille et redessiner les lignes de force, l’aérer pour en saisir l’essence volatile (l’esprit), le revisiter pour en faire ressortir l’âme. On pourrait également parler de retrempe du miroir, non pas narcissique mais identitaire, qui donne à l’œuvre un nouveau tain : sa surface de réflexion optimisée, elle est en mesure d’étinceler et de réfracter d’autres feux. C’est ainsi qu’en ce début de siècle l’on assiste à un mouvement de recentrement sur ce que l’écrivain estime être la substantifique moëlle de son œuvre : la sélection des titres réunis dans Presque tout (POL, 2002) comme la réédition de Peep-show attestent la volonté de sauvegarder le patrimoine poétique du "premier Prigent", celui de l’avant-garde TXT et de l’avant-POL ; quant à la parution du Naufrage du litanic (2008), condensé de lectures donnant un aperçu de ce que le poète entend par la voix-de-l’écrit, elle résulte du prélèvement des passages qui, dans Voilà les sexes (Luneau-Ascot, Paris, 1982), lui semblent postérisables (si l’on peut dire) ; "La Voix-de-l'écrit", justement, fait partie intégrante d'une Compile (P.O.L, 2011) qui nous fait surtout entendre des extraits des dernières fictions à cette date (Grand-mère Quéquette et Demain je meurs) ; le dépôt de ses archives à l'IMEC, en 2012, est pour lui l'occasion d'entreprendre un nouveau tour d'horizon (nous y reviendrons dans le post suivant).
Cette réappropriation du miroir de l’œuvre, cette reconfiguration de l’espace peut paraître surprenant chez celui qui, dans le prologue d’Une erreur de la nature (POL, 1996), confie sa préférence pour les " œuvres qui ont fait œuvre de l’impossibilité de faire œuvre : la trace suspendue laissée par Lautréamont et par Rimbaud, [...] l’espace lacunaire où semble finir par s’évaporer la poésie de Hölderlin et ce chantier désordonné, perpétuellement replâtré et définitivement non clos que sont des entreprises comme celles de Jarry, de Cingria ou de Khlebnikov " (p. 10). Car peu d’œuvres contemporaines sont autant encadrées que celle de Christian Prigent : aux divers commentaires et analyses critiques essaimés au fil des entretiens et essais, s’est ajouté ces derniers temps le regroupement-remaniement d’articles publiés en divers lieux qui est au principe des volumes L’Incontenable (P.O.L, 2004) et Ce qui fait tenir (P.O.L, 2005), comme de la sélection d'essais (onze exactement) parue dans SILO avec les 23 entretiens. Dans les trois cas, comme pour Presque tout, il s’agit d’un mouvement de captation/aimantation en vue de faire entrer les membra disjecta dans l’œuvre labellisée POL – lequel label est légitimant, comme le signale l’écrivain lui-même. Un peu plus loin, petite leçon de sociologie : « Le label éditorial est une instance fondatrice [...] il légitime un "sérieux", une intégration aux corps constitués de la vie culturelle du temps et une promesse d’inscription dans l’histoire » (118).

Fait relativement nouveau dans Christian Prigent, quatre temps, le poète et essayiste ne lésine pas sur les détours sociologiques, excellant dans l’analyse du champ littéraire des années 1968-1972, où il fait son entrée à peine majeur, différenciant en particulier les héritiers parisiens de Tel Quel et les non héritiers de TXT, mais aussi dans l’art de définir des notions clés comme celles d’"écrivain" (89) ou d’"illisible" (121). Mais l’intérêt du dialogue est lié aux limites de l’autoanalyse, que l’écrivain reconnaît d’ailleurs bien volontiers : puisque l’auteur ne peut être jusqu’au bout l’analyste de son propre cas (cf. 233), et que certains de ses jugements (sur Du Bouchet, par exemple) sont d’autant moins objectifs qu’ils concernent des positions ou prises de position adverses, il importe que l’interlocuteur limite le monopole auctorial de l’interprétation en jouant son rôle de contradicteur et de critique. Rôle des plus ardus quand il y a une grande différence d’expérience et de capital symbolique… Aussi ne saurait-on reprocher quoi que ce soit à Bénédicte Gorrillot, qui s’acquitte au mieux de sa tâche.
Si œuvre impossible il y a, c’est donc au sens où, d’une part, dans ce volume d’entretiens comme dans ses divers travaux de réédition, l’auteur n’a de cesse que de la remanier, de la réorienter, d’en modifier ou déplacer les limites, et, d’autre part, il est très difficile au critique de se frayer un chemin dans cet espace quadrillé. En témoignent ici deux types d’énoncé. L’hypobole : « Je sais que cette affirmation peut paraître bizarre, mais je crois que mes livres ont un objectif "réaliste" » (p. 130). L’injonction : " Et si cela intéresse quelqu’un de rechercher la généalogie desdits écrits, c’est bien évidemment dans cette bibliothèque-là [celle des Modernes] qu’il trouvera de quoi la reconstituer " (12) ; " Il n’y a rien d’autre à apprécier dans mes livres que le phrasé qu’ils tentent d’imposer " (196). D’où la démarche objectivante privilégiée dans cet article qui offre un regard sociogénétique sur la posture de Christian Prigent. (Qu’on me permette de renvoyer à l'ouvrage à paraître intitulé Pour une sociogénétique littéraire).
Dans cette perspective, mentionnons deux prises de position majeures. Tout d’abord, la réévaluation de son travail de prose au détriment de son œuvre poétique : tandis qu’à ses yeux son style mirliton ou ses complaisances sentimentales n’ont plus "grand intérêt" (184), en revanche, nées d’une tension entre matériaux traités et effort-au-style (phrasé), ses fictions lui procurent une intense jouissance et lui permettent de " remonter vers la matière complexe de [ses] vies (enfance, adolescence) " (179). Mais surtout, ce qui est le plus frappant, c’est le paradoxe qu’on pourrait formuler ainsi : souhaitant s’inscrire à l’encontre de ces vieux mythes littéraires que sont l’"inspiration", la "profondeur psychologique " ou le "vouloir-dire de l’auteur", et passant outre les nombreuses références autobiographiques qui sous-tendent son œuvre et les nombreux documents qui accompagnent des livres comme l’Album de Commencement (Ulysse fin de siècle, 1997) ou Demain je meurs (P.O.L, 2008), Christian Prigent n’a de cesse que de gommer l’ancrage autobiographique et de présenter ses autopoéfictions comme de simples exercices formels retraitant des "matériaux déjà écrits" (129), autobiographiques ou non… Le sociopoéticien ne peut qu’insister sur ces déplacements rhétoriques ô combien révélateurs : comment interpréter un tel oubli de l’expérience littéraire, tout l’engagement libidinal et politique que présuppose une telle œuvre, autrement que comme un reste/geste de "crispation avant-gardiste", pour reprendre une expression de l’écrivain lui-même ? Et n’est-ce pas un repositionnement stratégique que cette façon de se focaliser sur un point commun entre modernisme et post-modernisme : le recyclage discursif ?