jeudi 22 mai 2014

[Rétro-lecture] Christian Prigent, La Belle Journée (Chambelland éditeur, 1969) [1/3]

Un grand merci à Christian Prigent d'avoir pris la peine de ressaisir le texte de son premier recueil - quasiment introuvable aujourd'hui -, dans lequel il ne cite André Breton que pour mieux en prendre le contrepied, n'ayant de cesse de dégonfler les idéalismes. Avec Denis Roche, entre autres, la poésie est bel et bien devenue inadmissible : "Da ta gorge il faudra arracher ce poème poreux comme une amygdale qui t'étouffe"... C'est le moment de se rappeler une phrase de Ceux qui merdRent, située à la fin de la section sur Denis Roche : "après le congé à l'humanisme (l'inadmissibilité de la poésie), le refus de toute ligne de fuite utopique ("je n'ai rien à dire que ma violente action d'écrire"), [...] la littérature s'ouvre à la nudité insensée du monde et c'est à la fois intenable et désespérément voluptueux" (P.O.L, 1991, p. 173). /FT/




Qui étions-nous devant la
réalité, cette réalité que je
sais maintenant couchée aux
pieds de Nadja, comme un
chien fourbe ?

André Breton









(à la fin
tu vis dans l'égouttoir
tu causes toujours
dans un trou...)












I· LE MATIN



Ce matin la vaisselle
déjeuné frotté l'œil
lavé les crocs


l'absence de quoi
cramoisie
simples pourtant les apparences


tête baissée dans la malveillante journée
ses cornes contre une brume palpitante
pourtant l'air clair au-dessus
tissé d'oiseaux
complètement dans moi
complètement dans moi
le poing noué au diaphragme
lessive faite
morsure un peu aux hanches
ne pas laisser le gaz ouvert
seulement 







QUINZIEME ETAGE

A la citadelle lisse au froid pur
contre être peu à peu acculé
ce sont matrones chaises
elles rotulent les murs

coup de poing de l'astre dur
dans le fouillis des tergiversations
l'heure plate bleuit
au-dessus du courage
horizontal

et si ça penche
et si ça perce
il y a la chaise
au cul carré
le lit sans tête

la suie comme du ciel
éboulé







FAILLE

En entrant m'ont poursuivi
ciel pied de feuilles
et sa main
la lampe lime un groin
ça n'est pas lui qui fouille
mais le tain
regard au miroir mauve
balcon déjà
chute livide dans les branches
un noyé qui entrait
dans la brouette d'ombres
où baroudaient ses yeux







De fraîches vaches à la fenêtre
et la fragile Braille de dix hêtres
l'ancre du sang salaud
qui tombe dès le matin

de pauvres liens. Ombres
derrière. Les tentatives
de la faim. Le biais des corps.

Des corps coincés contre les gestes
et tout démarre.
Dans le lit triste, chaude encore
et traquée par l'eau claire
elle remet sa mèche
contre le bois bruyant.





Jointe à la flache
jointe la vache
et la charpioule
des bas nuages
(ils sont en suie)

mais entre ça c'est nous
coincés ta (bouche ?) petite
boule d'ache franche
les masques souples et les rires
qui cirent les cuirs où l'on
se pose doucement —

juste au-dessus de la ville
ratelier d'œillades bleues
qui braille







LA CHAISE

La chaise est là
et quoi dessus

tu la connais
la paille et toi
ça se ressemble

(le même rabot
des reins aux angles)

la chaise est là
bout dans le cuir
où l'ombre cuit

ne bouge pas
la paille et toi
cadrant ma tête

et rien ne tombe







BLASON URBAIN

Le blason du blasphème
cette nidification
des motocyclettes
les maigres jeunes gens
sous la lumière terroriste

fond de gueule grêlé bleu
où se taire est supplice
au neuvième le sang
l'oiseau au naturel

qui veulent vivre
qui veulent vivre
dans la bestiale casemate
ville de sable d'yeux
de rixes

silence où est la place
la bauge convoitée
la grandissure dans l'écrin

où est dormir
et le dernier délice
ce chahut ravalé
avec les yeux sauvages
des femmes à nos trousses







PASSANTES

Elles dix-neuf ans chandails roses passent
avec leurs petits seins en goulots de bouteille
ta jupe n'a pas ce rire ébréché
ce regard de rosier brûlé vif

quand tu rentres ta robe
me tombe dans les bras
mais je n'en parle pas

elles dix-neuf ans pointues et rouges passent
un peu de sueur comme une sauge au creux des bras
qui me fait mordre
quand j'attends

mais voici qu'elles
dix-neuf ans passent
elles ne sont
jamais si belles que toi ma proche
ma lointaine qui ne t'éventres
qu'au soleil
mon silence apparu au matin
mon couteau de seins frais quand tu passes

et toujours étant sauvage
j'hésite et je me terre
dans ma vue







SALE SITUATION

pour Yann Hamonet

Encore un robinet qui grince
personne pour le fermer
c'est la pression
en bas la noyade
en haut le cassage de gueule
comptez pas sur moi

sale situation

changer de vitesse comment
dérailleur sauté sexe diaphragmé
bouche saignée pissant
dans la coque vide des sourires

flancher hurler passer se
taire
bordels casernes facultés
eau courant à l'étage
la pente effroyable des reins
s'effondre dans l'eau muette
du désir

doucement les intestins
doucement les examens
doucement les percolateurs
doucement les avions
silence au fond :

encore un vieux qui miaule
personne pour le crever
c'est la pitié
en haut le ciel
en bas le sang
comptez pas sur moi

SALE SITUATION







TIRE LES RIDEAUX

pour Roland


Moto rangée dans l'appentis
landau aussi
parfait correct

remonte le boulevard
plutôt par le ciel
pas de motards
on y est bien

ne mange pas la cellophane mitoyenne
dors avec une femme sans visage
voilà la marge difficile

parfait correct
fiches remplies
urines claires

rideaux tirés tirés
ah mais les yeux cernés
des automobiles de sang
ou bien dans les oreilles le
tabac qui fuit

le froid qui passe
le trou qui tue
la femme qui ne veut pas
c'est facile et bref

pour que parfait
correct
étincelles
pendules

tous les obscènes
yeux yeux yeux
nous mordent





A SE TORDRE

Un chien perce la nuit
et dans ce trou toute la terre
et la cervelle

chauffée à blanc

quatre murs barbelés
ça craque de partout
voyez fleurir les vitres
ouvrez vos lèvres femmes un peu
que le jour vienne

la pluie sur la verrière
le chiot mange sa mère
la chair assiège l'ombre
à se faire mal
effectivement

voyez s'emblaver les aisselles
le bruit des seaux dans les matrices
chasse les mouches
ouvrez vos jambes qu'on rassemble
nos chaleurs séparées

un cri tordait un chien
et dans ce nœud la vie
belle bête en gésine
et révulsée







GROS TEMPS

Goutte d'eau grosse
de branches d'arbres
puis un serpent
qui nous menace

entre les deux
hommes terrés

pleine déconfiture
(la peau du ciel
chienne sensuelle
trop sûre d'elle
et de nous tuer)

où notre sang
cessera-t-il
du moins s'il cesse

dans l'œil jaloux
dans l'œil tordu
dans l'œil perdu
d'être pointu

gros de visions
empoisonnées
gros de désirs
car il demande

le rapt d'un roi

qui soit pendu
derrière la vue







SORTE DE GENE

Les yeux devenus minces
par la méthode des alibis

fabricants d'herbes
mâcheurs de vent

dans une fantastique robe blanche
une femme à la belle bouche rose

sur toutes les monnaies
les témoins politiques
les violences reconnues

la guerre lettre d'amour
entre les jambes passées
comme un fouillis de jambes prêtes

c'est inquiétant comme
un chien dans un jeu d'hommes

le rire même plus humain
le vieux rêve très frais
jette ses petits pavés dans nos
bouches tristes comme la pluie

dans une fantastique robe blanche
la femme convoitée
et le silence partagé

pat différentes vidanges sanglantes

souvent
le Viet Nam me gêne fixement





II- EXEMPLES DE FAUNE


PORTRAIT DE L'ARTISTE

C'est un beau fruit de clapier. Dos de boule et guettant la carotte. Sachant tout de la trique et de l'enclos. Mais de la femme il ne sait rien, cet empire des coïncidences, de la fragrance de laquelle la radieuse propreté, sang de matrice ou ramassis d'ordures, le bâillonne et l'attise. Il se demande parfois pourquoi ce blanc de peau après la jarretière et quels oiseaux à tuer fouillent au nid des cuisses. Il s'aveugle et ricane. Il se lave et calcule. Il se rase et s'adapte à sa forcenerie de mâle. Il deviendra flic ou boucher. Et sa femme cachera ses règles, car il en rit.




DROLE DE FEMME

Elle met mon sexe dans le cendrier, dit-elle, et elle l'écrase. Et, pendant ce temps, comme tous les matins, je descends les boîtes en fer er je remonte. Elle s'acharne sur le pilon. Elle n'en vient pas à bout et comme je l'observe sans fatuité, s'énerve. Que faire ? Surtout que cette scène est habituelle. Le sien, c'est du mil, une bouche de mil depuis toujours écrasée, qu'elle meurtrit quand elle marche et qu'elle le sente la rend folle, folle de mordre, de malaxer. Ainsi fait-elle, injectée et hilare, s'acharnant sur ce que de moi elle n'a pas encore soumis à l'infâme rythmique du travail. Et je l'observe. Frêle, j'attends. Voulant dormir, surtout. Etre au frais. Dormir.




DANS L'ARMOIRE

... elle se livre, dans le placard, à des activités sensuelles. Sent les chemises, met du sein sur les draps, moud la craie lavandière où plusieurs poumons se gorgent d'une petite musique affriolante. Et si la guillotine le soir tombe, le sang bout, le bois tremble, elle affleure entre le moût des poutres et les taies sèches. Derrière le miroir qui l'imagine carnivore, elle s'abouche à la sève chenue, lèvres menues au merisier livrées. Ses phalanges forment à présent le masque de Lucrèce, le fard de Mélusine. Plus qu'un cynisme double, son être monte à sa mâchoire. Elle se mord au secret prédateur, encastrée dans l'armoire des bâillons, des linges louches. La peau passée au jute, le cerveau dans les ongles, maillée de mouches mutilées, elle se livre avide aux minuties, ferronneries de chair exacerbée par la morsure, en quoi le temps se noue, souffle tendu, dans deux regards au tain, tout alentour éteint...





LA SALE BETE A CHABERT

La queue empirouillée entre les jambes, la sale bête frauduleuse s'approche, cherchant la faille. Ne pas s'y laisser prendre. La savate, plutôt. En guise d'adjectif, simplement un peu de terre éboulée. La sale bête vicieuse et souple, la gueule en coin. Ni roquet, ni cabot, sale bête qui colle et tache, sale putain, sale cancer. Comme presque tout le doux, le gras, le suave. A se faire mal voir, la bête malpropre, elle a un peu grandi et sait s'y prendre. Et voici qu'une huileuse injure dépare notre plastron, que les puces dansent et qu'un voile d'ailes noires lèche nos épaules rentrées compactes contre un mur mou de sales bêtes affables qui mendient et jappent dans nos jambes où patauger, couler, se marcher dedans du matin au soir, être sa sale bête à soi sucrée et fourbe, son chien aux yeux rouges, cette peau de Nessus sui rive à sa lèpre chacun, la trouille aux reins.







LE CHEVAL

Je sais bien que si j'approche il me mordra. Il rit déjà. Il est comme une grue. Debout et de grande envergure. Et le ciel fonce par tous ses interstices : gueule, oreilles, nuages de la transpiration. On ne sait quelle lévitation met ses sabots assez lopin au-dessus du fumier. La menace est luisante. Tout est lustré et pète d'orgueil. Comme la flèche du taureau, écorchée. Et les dents prêtes, le voilà qui me guette. Il me scie au niveau du bassin et tout le ciel me passe dans le corps avec sa paille et ses moustiques. Je suis de chaque côté de la bête qui partage la chaux dans l'écurie touffue. Qui est debout et qui tombe du toit, d'un coup, sur quatre pattes, pesante. Approche un peu. Mais on ne sait quelle lévitation met ses sabots assez loin du fumier. Vraiment près des tibias.







LES VACHES

Les vaches qui savent vivre on voit la terre qui monte de leur mufle on voit la terre et ça retombe.
On voit le ciel qui se caresse dans leurs cornes on voit le ciel et ça s'en va.
On voit le poil et l'herbe ensemble on voit le poil et ça étouffe.
On voit la sueur et la lumière on voit la sueur on ne sait pas ou la lumière quelle différence.
On passe entre leurs dents plus minces que leur herbe plus sauvages que l'eau
On passe dans leurs yeux comme du sang craché comme du temps battu que le vent mêle aux pommes
Elles s'appellent pommes elles s'appellent chair s'appellent chair mêlée au soc s'appellent soleil sommeil soleil
Regardent lentes lentes avec la terre obtuse avec l'herbe sagace regardent là devant
le nerf idiot qui fonce fonce fonce
et pue








POEME-AUTO

De ta gorge il faudra arracher ce poème poreux comme une amygdale qui t'étouffe. A chaque fois qu'en plein soleil sur une route retirée, tu prends dans la tête un comique épouvantail agonisant, saccagé dans la tôle ou la sirène des glaces. Chaque giclée de mort te bonde de ta propre odeur de mort. Elle te gangrène jusqu'au défaut du coude. Le cylindre de pluie, de neige, de fureurs te hante et jappe comme chienne entre les mots. Crache. Crache ou crève. Fonce dans le mutisme qui t'aspire. Appuie.


jeudi 15 mai 2014

Christian Prigent, Presque tout (P.O.L, 1982-2002), par Fabrice Thumerel [Traversée Prigent #6]

 Christian Prigent, Presque tout (P.O.L, 2002)



Christian Prigent à Rome en 1979



Après Écrit au couteau (1993), Dum pendet filius (1997) et L'Âme (2000), Presque tout rassemble, dans une version remaniée et enrichie de deux inédits ("Le Voyage d'Italie" et "Un poète / un peintre"), les oeuvres du poète devenues aujourd'hui rares ou introuvables qui ont paru entre 1982 et 2001 : Journal de l'oeuvide (1984), Paysage, avec vol d'oiseaux (1982), À la dublineuse (2001), Notes sur le déséquilibre (1988), Un fleuve (1993) et Album de Commencement (1997).

Autoportrait carnavalesque à l'écriture duquel les modèles pictural et musical ont servi de moteurs, ce recueil déforme de façon burlesque la matière autobiographique qui le compose (souvenirs familiaux illustrés en noir et blanc, séjours en Italie et en Allemagne...). Inversions grotesques, mots-valises, homophonies, mélange des langues et registres ressortissent à une langue oralisée qui n'a de cesse de dégonfler les idéalismes et ruine la conception dominante de l'écriture littéraire et du langage comme expression de soi ou description du réel. Pour Prigent, ce réel n'existe qu'à travers le prisme de la langue (réel-en-langue).

L'écrivain possède une véritable palette et se réfère constamment à la peinture (notamment italienne, ou française contemporaine...) ; mais arrêtons-nous sur le traitement bouffon qu'il fait subir au paradigme musical classique. Dans Un fleuve, tout d'abord, la symphonie offre un principe de composition qui donne le ton à chacun des trois mouvements : allegro, adagio et andante. Le passage de l'allegro à l'adagio est le plus marqué : le vers, plus ample, retrouve la ponctuation ; le texte dont le registre est plus soutenu s'enrichit de références nobles et d'isotopies philosophique, scientifique et politique, créant au passage ce genre de mélange détonnant : "merdeux des crèmes d'Éros". Quant au second volet du diptyque À la dublineuse, il emprunte vaguement à l'art lyrique son "essai de voix" : le texte, indissociable de sa mise en voix, débute à chaque page ou à chaque section par une indication tonale ; le tout se referme sur une invitation à répéter le dernier mouvement ("da capo"), "V. (sortie de bain)". Seulement, il n'est pas question de rester sérieux : des notations comme "(chanté, gai)" et "hymne" alternent avec d'autres, moins conventionnelles, comme "(constipé)" et "(au jus !)", refrain du troisième temps.

mardi 13 mai 2014

[Actualité] Martial, DCL épigrammes, recyclées par Christian Prigent

 Christian Prigent, DCL épigrammes, P.O.L, avril 2014, 272 pages, 9 €, ISBN : 978-2-8180-2064-7.

Lectures : https://www.youtube.com/watch?v=it77XE6eP8g
Entretien :  https://www.youtube.com/watch?v=ufXzz-E2F70

"Les modernes ne sont pas les enfants des anciens. C'est plutôt le contraire : la perplexité et le savoir vivant qui nous viennent des modernes nous font regarder les anciens d'un oeil moins tué d'indifférence ; ainsi nous pouvons les réenfanter à chaque fois : les rendre à l'inquiétude de la vie", peut-on lire dans Salut les anciens (P.O.L, 2000, p. 60). Le Moderne, une nouvelle fois, cligne vers un Ancien : Martial, qui « n’est pas de la "race irritable des poètes" » ; Martial, qui "synthétise et met en forme comique le bruitage du temps" (p. 14 et 16)… Grand écart entre le Ier et le XXIe siècle : en quête de mécènes, Martial est "un peu comme nos poètes contemporains clients des institutions (bourses, subventions, aides à la création, résidences d’artiste) et habitués des soirées de lectures-performances et autres ateliers d’écriture)"… Un Martial carnavalisé, trempé à l’acide satirique :

Si je pourrais foutre une vioque ? Oui.
Mais toi tu es morte : c’est encor pis.
Oui je peux baiser Hécube ou Niobé
Mais avant qu’en chienne ou pierre changée (51).

Ce qui attire Christian Prigent par delà les siècles : comme le font ceux qui merdRent, Martial s'amuse à "moquer les enflures de la grande poésie" (257). La conclusion s'impose : "Dehors sourcils froncés, gueules en coin, / Pisse-froid, hypocrites, puritains !" (187).

jeudi 17 avril 2014

[Texte] Bruno Fern, Style alive [Hommage à Christian Prigent - 2]



 
Christian Prigent au café de Flore en 2000

« D’évidence, ceux qui écrivent sont faits de la matière des livres qu’ils ont lus. »

(Christian Prigent, in Christian Prigent, quatre temps / rencontre avec Bénédicte Gorrillot, Argol éditions, 2009)



[style alive] Bruno Fern




> au prochain top, parlant dans sa bouche avec ça qui file, vit aux dépens de ceux qu’il écoute, histoire d’en être ou d’y passer


dans les deux cas c’est de l’impur pas dur, du putrescible ma non troppo, une source active en émissions, aux écoulements réalisés en temps réels : sucs & liqueurs au goût variable, à la couleur virant par toutes


vlà qu’il se coupe au moins en 8 pour vous servir au mieux d’sa forme – et mille excuz à cette boule qui laisse des traces ici et là et pas qu’en ADN sur les divans, muqueuses, brouillons and co


en l’an énième de son âge, quand il se roule dans la syntaxe, qu’il se dérègle en self les sens, bref, dès qu’il se met en torche pour l’éclairer sa chute on line, pour la mater sous les coutures en désaffublé collants chair et en os scié de s’y retrouver diffracté


faut bien admettre qu’i se paie souvent le plafond (pour ne pas le nommer)


et, sur le coup, enrage en expressions de tout calibre la fourre d’autant à rabioter de quoi en faire suffisamment, en enfiler encore 2-3 avant de devenir un parfait inconnu à ses propres yeux 


au fond, s’opère lui-même en continu, ce qui n’est pas toujours coton (y compris dans les oreilles) et présente des risques d’éclatement si l’on en croit la plupart des notices


persiste tant que se peut dans son son jusqu’à plus rin à voir, circule et intensément en sus, ne pourlèche pas qu’une fois une seule le tour complet du cadran où il sera exactement >









vendredi 11 avril 2014

[Chronique] Les enfances carnavalesques de Christian Prigent, par Fabrice Thumerel (Enfances Chino 2/2)

On lira cette chronique sur Les Enfances Chino comme une étape supplémentaire du travail en cours sur les autopoéfictions de la matière de Bretagne (Commencement - Une phrase pour ma mère - Grand-mère quéquette - Demain je meurs) et en lien étroit avec les vidéos postées hier, comme avec l’extrait publié sur Libr-critique ("Blues de l’enfant plié en quatre").


Christian Prigent, Les Enfances Chino, P.O.L, mars 2013, 576 pages, 23 €, ISBN : 978-2-8180-1791-3.


"Je raconte seulement pour ôter aux choses leur façon de pose" (Une phrase pour ma mère, P.O.L, 1996, p. 167).

« Si effort autobiographique il y a, dans toute cette histoire,
c’est là, dans ce retour amont vers le point aveugle que fixe le mot "enfance" »
(Christian Prigent, quatre temps, rencontre avec Bénédicte Gorrillot, Argol, 2008, p. 200).


Ciné Chino (histoires et Histoire)


Si Grand-mère Quéquette (2003) se déroulait du lever au coucher du soleil et Demain je meurs (2007) se circonscrivait entre un tombeau initial et un tombeau final inversé, Les Enfances Chino a pour bornes deux dessins de Goya (Les Jeunes (La Lettre)), le premier étant surplombé à gauche d’un Chino /putto de face et le second à droite d’un Chino/putto de dos. Entre ces deux jalons, une demi-journée, un itinéraire de 2 kms et 553 pages. Le récit prigentien se présente donc comme un parcours : celui, initiatique, d’un Chino pluriel (peut-on avoir vécu autre chose que des enfances ?) – d’une initiation particulière, puisqu’elle condense en une infime unité spatio-temporelle la fin des années 50 et le début des années 60, mêlant « du d’avant régurgité avec du pulvérisé d’après qui floute » (321). Mais également celui d’une écriture, avec ses caprices et zigzags. Dont ce genre d’excentricité : « Ici Rayon X aggrave le récit. Car se mêle à lui de l’ultraviolet : physique du souvenir + chimie hormonale d’envie = vue medium » (282). Foin de l’orthodoxie littéraire : on n’est pas sérieux quand on est « métreur du démesuré » (76)…

Au reste, à quelle mesure confronter ce que nous appelons « réel » ? Le « réel », c’est ce qui excède nos représentations, se situant dans un en-deça ou un au-delà. Ce que nous tenons pour la réalité n’en est que la représentation spectaculaire : « Ces panneaux dits "monde", ce n’est pas le monde que tu vois dessus mais la réclame du monde. Pas la vie : la pub de la vie » (77). Dans une telle caverne médiatique, on ne peut que se heurter à l’impossibilité même du dire : « Bientôt il dira qu’on lui a dit que quelqu’un disait qu’on lui avait dit et au bout du dire y a plus comme causeur qu’une tête d’épingle [...] » (267)… Comment faire face à l’irreprésentable quand on est écrivain ? Le réalisme critique de Christian Prigent consiste à ne pas prétendre appréhender directement la réalité sociale ou l’expérience humaine, mais à la viser obliquement, au travers de ces prismes que sont les tableaux de Goya, les textes des bibliothèques (culture officielle, littérature enfantine ou populaire) et les discours les plus divers (dont celui, dominant dans le milieu ambiant, du PCF). C’est dire qu’au récit unilinéaire il préfère l’objet narratif pluridimensionnel : kaléidoscopique, polyphonique, multifocal… Les Enfances Chino allie prose et poésie, fiction et (auto)biographie ; varie les vitesses, alterne le micro- et le macroscopique ; juxtapose vues et visions, flashes et flash-back, cadrages et encadrés… Vu le retrait du « réel » et les manques de la mémoire, le roman n’est pas reflet d’un quelconque référent, mais réfraction de fragments épars, « compressé plastique de choses vues reconfigurées » (62) ; son objectif est de « faire courant continu avec l’évidemment discontinu », « fixer le bougé, former poterie avec de l’informe, lier ce qui s’obstine à délier tout lien » (76), proposer « du bariolé non figuratif » (355), des représentations floutées en pointillés, une bande son « en pizzicati plicploqués sur soupe au gras d’harmonie coupée de blancs exaspérants » (341)… Ainsi l’esthétique prigentienne est-elle inscrite dans un texte qui représente un véritable palais de glaces aux mille réflexions et autoréflexions.

Là, n’existe que ce qui est évoqué/invoqué/convoqué par l’écriture : faits et lieux ; fantômes, fantasmes et fantasques ; images et imageries, souvenirs et (micro-)récits fictifs ; hyperesthésies, amnésies et réminiscences… D’où, en lieu et place de la sempiternelle narration ultérieure, une écriture actualisée dont la puissance de présentification repose en partie sur de nombreux déictiques (clin d’œil au Nouveau Roman) : dès lors que « l’enfance incarne [...] la vie au présent » (CP, quatre temps, 198), il importe de « poser sans bouger dans un présent de généralité » (EC, 269). Sur la scène de son petit théâtre autofictif, le scripteur dialogue avec les personnages comme avec les lecteurs. S’y succèdent entrées, saynètes et didascalies ; chants, chœurs, fugues et pastorales… Y défilent chipies et harpyes, lutins et diablotins, une sarabande de figures ô combien suggestives : « Nez-de-Fouine, la garce à Cul-d’Rat », « Touche-à-Tout , greluche de Trucmuche alias la donzelle à Julot »… « Prigent I Monojambe, clip clop la dégaine, Prigent II le Bien-Aimé, Prigent III Face-de-Castor vu les longs chicots » (542-43)… Cela dit, le modèle narratif majeur est emprunté au cinéma, certains passages confinant même au script (champ/contrechamp/hors-champ, plongée/contre-plongée, zooms, travellings et panoramiques, fondus enchaînés et coupes franches…) : histoires et Histoire sont projetées dans la camera obscura du narrateur ou de Chino, sont élaborées dans « la petite lucarne, ou boîte à malices, ou lanterne magique » qu’est l’espace du dedans (Demain je meurs, 20).

Entré dans le champ dans les années 70, Christian Prigent préfère à la perspective diachronique une suite de coupes synchroniques ; c’est bel et bien une conception spatiale de l’histoire/Histoire qui sous-tend sa pratique scripturale : ce n’est pas tant avec du temps qu’avec de l’espace que l’on fait du roman ; dans la mesure où « la réalité, c’est du découpé dedans pour bloquer en instant du temps » (27), Les Enfances Chino est une succession d’instantanés, de stases et de stations, de tableaux (aux sens pictural et théâtral). Réfutant tout essentialisme, l’écrivain pose l’impossibilité de toute totalisation (l’Histoire n’est qu’ « avec trous à reconstituer » – 478) et opte pour un relativisme des points de vue (d’où les différentes versions sur le sort du grand-père durant la Grande Guerre). La vérité historique étant inatteignable et les reconstructions historiques lacunaires, il ne saurait être tenté par « le vertige en panoramique » (468) des grandes fresques ; privilégiant l’Histoire par la porte étroite du vécu, il opère des zooms sur des épisodes locaux – faits divers, drames et actualités « vues en très grossi de cul de bouteille » (383). Pour le plan large, il recourt à l’épitomé, cet art du raccourci épiphanique qui met en miroir histoire locale et Histoire, cette technique simultanéiste qu’ont utilisée les romanciers américains, de même que Sartre ou Giono : « Dans l’intervalle aura le cigare de Fidel Castro conquis La Havane avec les barbus en jeep et casquette traviole toutes les deux et Gilbert Bécaud sur tréteaux dressés dans les Promenades en cravate à pois effacé d’un souffle à cent mille volts [...]. Le travail du temps annule Mendès-France et bouffe Ben Bella happé en plein vol dans ses oubliettes pour de longs balais. Mais Moulinex passe au moulin électrique sous le bip bip du Spoutnik » (387). Dans son hétérodoxie, ce télescopage sans ponctuation est à l’image d’un roman qui tourne d’autant plus le dos à l’Histoire officielle qu’il la tourne en dérision : « Tout ça casse les couilles, dit Broudic, c’est loin. Presque autant que Vase de Poissons, Godefroy la Soupe ou l’Arche de Noël » (462).


Ciné Chino : Mélancolie et Carnaval


« Voyez ici Chino, fils de Lucien Le Cam alias Lapin Lecon »… « Chino descend du lapin. Du lapin il a l’œil sur le côté et le poil qui tremble entre les oreilles » (454-55)… Ecce Chino, « fils de désespérance » (140)… En fait, revoici le Chino de Grand-mère Quéquette, « Chino, le petit bossu, alias Courte-patte » (GMQ, 345), à qui on lance des cailloux… Celui qui est « ridiculement harnaché pour ce monde » (citation de Kafka en exergue des Enfances Chino) : celui qui a chuté parce que quelque chose clochait en lui – et dans son nom même… Comment expliquer « la tache au moral du mal qui fait boiter » (199) ? Angoisse et portement du nom…

Or, Chino étant associé à « chicots », se trouve affecté le nom même de Prigent – via la grand-mère et Face-de-Castor (Prigent III)… Ne pouvant faire le deuil de son enfance perdue, l’écrivain s’y replonge dans l’ex-stase, dans cette parenthèse hors du temps – dans cette aventure intemporelle – qu’est l’écriture. Rivé à la Chose qu’il ne peut introjecter1, il incorpore le paradis rural perdu, pratiquant une écriture mélancolique qui intègre les langues mortes ou anciennes (latin, ancien français, breton), les bibliothèques paternelle et maternelle. Les matériaux romanesques (souvenirs et/de lectures) subissent un traitement par oralisation/analisation qui procède à la compensation de la perte – à l’érotisation de l’angoisse. Car, sous les auspices de « Saint Méen, l’apôtre des Gredins, des Sots, des Enfantins » (307), tel est le seul cheminement viable : le passage de la melancholia artificialis à l’homo carnivalus, de la Nausée au rabaissement carnavalesque, de la tristitia à l’extremitas, du MEMENTO MORI à l’ « Armor de rire ». C’est ainsi qu’il faut faire tomber de leur piédestal les sommités de la Laïque : « Villon le truand, Baudelaire le droguiste, Balzac l’allumé à la cafetière, Poe le poivrot, Musset le pleurnichard, Vigny le soudard, massacreur de loups, Barrès le belliqueux, Richepin le faux gueux, [...]. Le Maurice Carême qui coupe l’appétit ! Paul Verveine, le poète soporifique » (410-11)… C’est ainsi qu’il convient de voir le monde dans une bouse… Merde à ceux qui nous ont faits ! Rien de noble dans le vivant : « La matière en toi comme autour de toi, c’est du coulis de chromosome. C’est de la cellule poilue du pourtour qui torticole, scinde, déteint sur tout et épidémise. Son sirop fruit. Tu es le trou par où ça fuit. Et quand ça se carre dans du mesuré sans gesticuler, c’est que ça est, ou toi, mort » (422) ; « Seul le vivant pue : du goulot, des pieds, des fesses, des aisselles » (450)… Si prière il y a, c’est pour nous rappeler à notre réalité biologique : « Pauvres corps qui dormez putrides sous nos pattes, [...] oxydation et fermentation, produits de vos transformations, chauffent le feu d’enfer [...] » (381). Si oratoire il y a, c’est en l’honneur de « l’apôtre des emmerdés » : « saint Vuydeboyau, patron des coliquards. Celui qui nous aide à passer la vie qui fait chier » (385)… C’est ainsi que, à l’instar de Pilar, il nous faut considérer le monde cul par-dessus tête : « Tous les hommes dont toi, moi, lui et les autres naissent pitres à l’envers et gogols à l’endroit » (408)… Aussi la vision du grand-père à la Grande Guerre est-elle emblématique : « dégringolé par terre à faire le bousier le dos dans la crotte agité des pattes sans rien pouvoir faire pour vivre à l’endroit » (480).

La dé-figuration carnavalesque est le moyen détourné de réussir la figuration du nom – de le faire parler en propre. Voyez comment « Chino, fils de Lucien Le Cam alias Lapin Lecon », évoque les ébats de la Madelon avec son militaire : « Ça a lapiné, aux dires de Broudic, entre le muret et l’édicule pieux avec la syllabe qui gêne à la rime. Lapin et lapine et la pine aussi, hi hi » (458). Faire clocher le monde à l’endroit, le regarder de travers et par en bas pour faire tomber à la renverse le lecteur, est une façon d’habiter poétiquement son nom, c’est-à-dire de se faire un nom et de bâtir avec sa « tour de babil » (93). Ce babil, nommons-le langtourloupe, pour donner à voir/entendre la torsion carnavalesque, le travail de dé-familiarisation de la langue commune, le vilain tour joué aux usages linguistiques comme aux habitudes de lecture : inventions morpho-lexicales (par translation : lunatiquer, promiscuiter, populer… ; par déformation ludique : « merdicraman », barbiturisque »…) ; jeux phoniques (calembours et à-peu-près : lapine/la pine, Nabot Léon… ; paréchèses : « Son son », « Empire pire »… ; homéotéleutes : « ouille, ouille, ouille. Papouille et farfouille »…)…

« Je tente d’écrire comme on retombe en enfance [...] une enfance de la langue », a dit le poète (CP, quatre temps, 199).




1 La différence entre incorporation (appropriation de l’objet de désir – et donc refus de sa perte -, absorption du manque sous forme de nourriture, réelle ou imaginaire) et introjection (accomplissement du deuil) a été établie par Nicolas Abraham et Maria Torok dans « Introjecter-Incorporer. Deuil ou mélancolie », Nouvelle Revue de Psychanalyse, Gallimard, n° 6 : « Destins du cannibalisme », automne 1972.

jeudi 10 avril 2014

[Actualité - vidéos] Christian Prigent et Vanda Benes, lectures des Enfances Chino (extraits)

On découvrira ci-dessous les lectures d'extraits des Enfances Chino données par Christian Prigent et Vanda Benes en novembre 2013 (Maison de la Poésie de Paris) et en mars 2014 (festival Hors Limites de Montreuil) ; pour celle donnée le 29 mars 2014 lors du Festival POEMA (cf. présentation dans l'agenda du printemps), on cliquera ici. Suivra la chronique sur Les Enfances Chino (P.O.L, 2013).







mercredi 9 avril 2014

[Agenda] Programme détaillé du Colloque international de Cerisy "Christian Prigent : trou(v)er la langue"

Christian Prigent et Bénédicte Gorrillot à San Diego en 2008

Voici le programme détaillé du Colloque international de Cerisy (30 juin-7 juillet), en complément de la présentation générale et de la séance spéciale à l'abbaye d'Ardenne. On pourra télécharger le bulletin de participation sur le site du CCIC.


Lundi 30 juin
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée:
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Mardi 1er juillet
Matin:
Bénédicte GORRILLOT: Histoire d'un colloque: pourquoi plutôt la langue?

Le réelisme de Christian Prigent (présidence: Sylvain Santi)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Fabrice THUMEREL: Réel : point Prigent (Le réalisme critique dans la "matière de Bretagne")
Hervé CASTANET: Le bricolage du sinthome. La leçon de Christian Prigent

Après-midi:
La langue de la division: torsions, excès (présidence: Bénédicte Gorrillot)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Chantal LAPEYRE-DESMAISON: Ratages et merveilles: le geste baroque de Christian Prigent
Dominique BRANCHER : Dégeler Rabelais. Mouches à viande et mouches à langue dans l'œuvre de  Christian Prigent

Soirée:
Lecture de Christian Prigent


Mercredi 2 juillet
Matin:
Trouer les discours d'autorité (politiques, savants...) (présidence: Fabrice Thumerel)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Eric AVOCAT: Langue révolutionnée, langue révolutionnaire: stratégies politiques de Christian Prigent
Sylvain SANTI: Prigent: un écrivain communiste
Hugues MARCHAL: Christian Prigent et la science

Après-midi:
Traduire pour trou(v)er sa langue (présidence: Sylvain Santi)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Marcelo Jacques de MORAES: Trou(v)er sa langue par la langue de l'autre: en traduisant Christian Prigent
Bénédicte GORRILLOT: Prigent-Martial: trou(v)er le traduire. Dialogue avec Christian Prigent sur sa traduction de Martial (avril 2014)

Soirée cinéma:
Ginette LAVIGNE: Projection de La belle journée, portrait avec/sur Christian Prigent (2010)
Elisabeth CARDONNE-ARLYCK: Entretien avec la réalisatrice Ginette Lavigne

Christian Prigent et Ginette Lavigne à Lille en novembre 2013

Jeudi 3 juillet
Matin:
La langue trou(v)ée d'Éros (présidence: Fabrice Thumerel)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Jean-Claude PINSON: Eros cosmicomique
Philippe MET: Porno-Prigent (ou la langue à la chatte)

Après-midi:
Séance spéciale à l'abbaye d'Ardenne à Caen, en collaboration avec l'IMEC
- Projection du film de Sol Suffren-Quirno et Rudolf di Stefano Vies parallèles (90 mn)
- Présentation de l'IMEC et du fonds Christian Prigent, par Yoann THOMMEREL & Typhaine GARNIER
- Dîner à l'abbaye d'Ardenne
- Présentation de l'accrochage Philippe BOUTIBONNES / Daniel DEZEUZE
- Rencontre-lectures, avec Bruno FERN, Sylvain COURTOUX et Christophe MANON


Vendredi 4 juillet
Matin:
Modernité Prigent (1): (re)construire un avant-gardisme? (présidence: Bénédicte Gorrillot)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Jean-Pierre VERHEGGEN: Avant Commencement
Olivier PENOT-LACASSAGNE: Ainsi revient parfois l’envie de littérature

Après-midi:
Prigent en perspective: malentendus et surprises (présidence: Fabrice Thumerel)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Nathalie QUINTANE: Difficultés de communication? Prigent et la génération de 90
Christophe KANTCHEFF: La réception critique de Christian Prigent dans la presse
Typhaine GARNIER : L’écrivain aux archives ou le souci des traces : « c’est quoi qu’on a été, qu’on est, qu’on sera ? » (Commencement, POL, 1989, p. 27).

Soirée animée par Eric CLÉMENS:
Jean-Marc BOURG: Lecture-performance de Commencement, de Christian Prigent
Entretien entre l'artiste et l'auteur


Samedi 5 juillet
Matin:
La langue d'Éros-Thanatos (présidence: Sylvain Santi)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Philippe BOUTIBONNES: Et hop ! Une, deux, trois, d'autres et toutes
Eric CLÉMENS: La danse des morts du conteur

Après-midi:
Modernité Prigent (2): montages contemporains (présidence: Fabrice Thumerel)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Benoît AUCLERC: Le Contemporain de Christian Prigent
Muriel PIC: La littérature aux ciseaux
Jean-Luc STEINMETZ: Epître à Christian Prigent (lecture d’un texte inédit)

Soirée animée par Eric CLÉMENS:
Vanda BENES: Peep-Show, de Christian Prigent
Entretien entre l'artiste et l'auteur


Dimanche 6 juillet
Matin:
Cuisiner la langue-mère: clichés, refrains idiots (présidence: Bénédicte Gorrillot)
La voix de Christian Prigent (lectures)
David CHRISTOFFEL: "Les popottes à Cricri"
Laurent FOURCAUT: Dum pendet filius: peloter la langue pour se la farcir maternelle

Après-midi:
La voix de l'écrit pour trou(v)er sa langue (présidence: Bénédicte Gorrillot)
La voix de Christian Prigent (lectures)
Jean RENAUD: La matière syllabique
Jean-Pierre BOBILLOT: La "voix-de-l'écrit": une spécificité médiopoétique


Lundi 7 juillet
Matin:
Conclusions et départs.